A Harmonie....
Hommage à Harmonie...Une histoire parmi tant (trop) d'autres....
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Harmonie.... tu portais un si joli nom... mais quel cruel destin ! Ca avait déjà mal commencé pour toi : tu es née chien de chasse à courre et comme pour la majorité d'entre vous, tu n'as pas eu droit à une vie de famille. Enfermée dans un boxe, puis attachée à une niche, c'est tout ce que tu as connu de la vie, hormis quelques jours de liberté dans l'année pour traquer quelque sanglier affolé, sur l'ordre de tes "maîtres".
Ton numéro de tatouage, la carte de ta trop courte vie, m'a permis de connaître ton parcours : vendue, échangée, et revendue, tu es passée de chasseur en chasseur. Le dernier t'a tout simplement "oubliée", attachée au fond d'une cour, avec pour seule nourriture la terre et les cailloux. Ton "maître" ne s'est même pas donné la peine de resserrer ton collier au fur et à mesure de ton amaigrissement.
Quand on t'a amenée à moi, tu n'étais qu'une moribonde, avec seulement les os, la peau et un tout petit souffle de vie. Plus la force de tenir debout, et à peine de lever la tête, 36° de temprérature (au lieu de 38,5° pour un chien). Il gelait la nuit en ce mois de décembre, je n'ose imaginer ce que tu as du endureer... Malgré l'avis du vétérinaire qui voulait t'euthanasier, j'ai voulu tenter de te ramener à la vie. 48 heures de perfusion n'y ont rien fait, tu t'es éteinte doucement et je n'oublierai jamais ton regard dans le mien. Combien de temps t'es tu accrochée à ce mince filet de vie ?
Le vétérinaire a procédé à une autopsie pour trouver.... des cailloux dans ton estomac !!!
Je témoigne aujourd'hui de ton calvaire si tel était ton souhait. Je pense à toi chaque jour. Le temps atténuera mon chagrin mais pas ma colère, ni mon souvenir de toi. Harmonie... tu portais un si joli nom.
Laurence Chamberland
PS / Monsieur V a été condamné à verser la somme de 5000 Frs au refuge (nous attendons toujours le règlement et attendrons longtemps...) Cette histoire est vieille de décembre 1997. Nous sommes retournés chez ce personnage à plusieurs reprises, accompagnés par la DSV. Nous lui avons retiré 12 chiens en 4 ans. Aucune loi ne lui interdit de prendre des chiens chez des particuliers ou des éleveurs, pour ensuite soit se les faire retirer pour mauvaits traitements, soit les abandonner. Ainsi va la vie !!!
ACTE DE CRAUTÉ : le maïs transgénique porte plainte contre José Bové. Et gagne...
Il gèle dans la Nièvre en cette nuit de décembre 1997. HARMONIE, 4 ans, chienne de chasse à courre, "oubliée", attachée au fond d'une cour, sans aucun abri, sans nourriture, sans eau, ne bouge plus, respire à peine. Son collier flotte sur son cou. Quelle a été sa vie ? Achetée, vendue, échangée, revendue à des chasseurs. Quelques jours de liberté dans l'année pour aller traquer du gibier affolé. C'est Laurence Chamberland, présidente du refuge de Beauregard et représentante légale de l'A.P.A.N. (Association de Protection des Animaux de la Nièvre), qui la délivre. Température : 36°. Après 48 heures de perfusion, Harmonie meurt. Autopsie. Dans son estomac, des cailloux.
La plainte déposée par l'association pour "acte de crauté" a été réduite par le procureur à un simple "mauvais traitement", mais a tout de même abouti -fait rarissime- à une condamnation. Une amende de 800 euros, qui ne sera jamais payée.
Plus récemment, fin juin, même scénario, mais en pleine canicule. La chienne est une vieille labrador. laurence n'a jamais oublié Harmonie. "Celle-là, on va la sauver..." A peine quelques heures de perfusion, puis la mort.
De l'indifférence au sadisme, tous les jours, des animaux, toujours considérés par la loi comme des "biens immobiliers", sont abandonnés, maltraités, torturés. Dans les arènes, en cette période, la mort est carrément donnée en spectacle. Mais José Bové, que vient-il faire là-dedans ? José Bové, en prison pour encore six mois pour avoir, sans user de violence, arraché quelques plants de maïs transgénique, qui n'ont pas "souffert", José Bové, que je n'imagine pas donnant de grands coups de pied dans le ventre de ses brebis... Vous allez penser que tout cela n'a rien à voir avec le droit à la propriété privée des humains, que je compare des choses non comparables, que mon analyse est fausse. C'est vrai. Mais peu importe. La souffrance d'Harmonie et des autres, elle, fut bien réelle. Et impunie.
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