Philosophie du Néant ou une conception de mon Hiver....
Je ne sais toujours pas comment on en arrive à se porter si peu de considération, bien que je commence à en avoir une vague idée....
J'avais déposé avec délicatesse pas mal de fleurs des champs, quelques senteurs qui me sont chères et une immensité de possibilités afin que la pérénité gagne mon existence. Quelques certitudes que je croyais acquises, peut être pour m'assurer que je vivais encore. Pourtant, je regarde blême les contours fânés de ce tableau des possibles, il n'y a plus rien, reste cette envie de retrouver un peu de fierté, un peu d'estime...un peu de source de vie, probablement enracinée quelque part dans des valeurs révolues...oubliées....enterrées....mornes....
Le silence recueille avec respect ces instants hivernaux, c'est le plus fidèle des amis, l'interlocuteur privilégié qui sait comprendre ma tristesse surgie comme une tempête en plein désert. Le désert de cette existence aux chemins incertains, chemins presque impossibles à suivre, à fixer...Comme la ligne d'horizon, ils se dérobent sous mes pas. Je m'abandonne à quelques légéretés toutes humaines, afin de ne pas oublier totalement ce que je ne suis pas....
Puis, les fleurs ici sont sans senteurs particulières...Les arbres sont semblables à des êtres naturalisés sur place. Je suis pas certaine que la quiétude s'acquiert dans de pareilles contrées...Ici, on meurt lentement, seuls quelques élixirs merveilleux et quelques cris dans la nuit peuvent vous donner le souffle qui vous mue encore....
Mes contrats aidant, je crois que je m'achève vivante....Tristesse devient la couleur de cet Hiver qui par moment tente de s'évaporer sous les assauts d'un soleil muet, soleil ne prononçant aucune syllabe permettant de symboliser la réalité de mon existence.
J'ai pas tant d'espoir que ce que l'on pourrait croire....Plus je m'abandonne à l'auto-analyse de ce que je suis, je fus ou je pourrais être.... plus je me rends compte que ma seule réalité est la suivante: une âme de bohême errant entre les sentiers de la mélancolie et ceux de l'abscence de profondeur...De fait, je suis devenue ce que j'ai toujours blâmé et chassé de mon entourage comme de mon existence: la légéreté, la futilité...le présent...l'informel....le fade....
Puis, c'est mieux de s'abandonner la nuit venue aux étoiles, aux élixirs...aux rêves impossibles... au petit matin, vous vous sentez différent(e) et de fait: vous avez failli, vous avez finalement en quelques heures pris conscience que vous n'êtes plus....vous demeurez le Néant illuminé par un soleil de Fer encore emprisonné(ée) par les vapeurs de vos excès...mais finalement...vous êtes libéré(ée) de ce que vous détestez: la légéreté...la facilité et votre propre vulnérabilité.
Babiche